dimanche 27 juillet 2014

4ème jour: Humanisme et société

4ème jour:
Je me sens crevée, j'ai soif, je fume beaucoups et j'ai mangé un peu de viande de beuf hachée avec de la crème allegée persillée d'ognion frais.
Mon compagnon me tânne pour que je mange, mais je n'en ai pas envie, en realité, je remarque qu'il faut que je grignote dans la journée, sinon je m'enerve, et je risque de faire des ecarts.
Le problème est l'ennui, mais pas que cela, c'est compulsif.

Quoi qu'il en soit, j'avais demandé de l'eau petillante a mon compagnon, il a rammené.....du Coca (pour lui), 6 bouteilles de jus multivitaminé (hyper sucré) et.....2 bouteilles de soda citron (pour moi je présume).
Nourriture? aucune, en gros demain faudra que j'aille faire le plein sinon il va râler quand il verra qu'il n'y a rien dans le frigo: je vais reprendre du choux chinoix, des oignons verts, du tabasco et des nouilles Soba.
Je vais aussi refaire des pizza maison, ca fait 5 semaines qu'il m'en demande, je vais en refaire, ca me coute moins cher de les faire que de les acheter, faut jusque que je nettoye la grande plaque pour faire une super pizza, et encore, car je sais qu'il restera de la pâte.

Persos je le fait ainsi: farine (blé, celles de froment et mais donne une pate trop dure en cuisson), une moitié de levure fraiche, deux pincées de sel et une grosse cuillerée d'huile d'olive ainsi que quelques epices (selon les gouts).

Des fois j'oublie le sel, donc mon truc c'est de saupoudrer la plaque d'un peu de sel et de malaxer la pâte dessus.
En général, j'evite de faire des pâtes trop fine, car trop dure, mieux vaut une certaine epaisseur.

Mon vrai probs, c'est de faire du pain: la croute est hyper dure, et l'intérieur n'est pas toujours cuit correctement, et je ne sais comment reussir mon pain, j'en viens a croire qu'il faut que je le cuise dans un four a bois.
Pourtant a la découpe, le pain est plutot bon et délicieux, mais on a une croute monstrueusement dure et difficile a croquer. J'ai mis un bol d'eau, j'ai tenté de l'huile mais rien n'y fait !
Donc si quelqu'un a des solutions, je suis preneuse.


Pour le reste, pas grand chose, je lit beaucoups, et notement un traité anthropologique et ethnologique sur la civilisation des Iks, une peuplade africaine du nord de l'Ouganda, proche du Soudan.
Ca date de 1975, mais l'homme voyait très bien ce que cette société etait et la comparait a la notre.
Selon lui, nos sociétés occidentales, ne tiennent que parce que nous avons des lois fixes, mais dans les faits, la société iks montraient ce que nous deviendriont si nous continuons ainsi. Et que nous sommes devenus malgré nos beaux discours !
Aujourd'hui, le faible, l'empathique, le gentil est mis a mort car considéré comme inutile et trop faible pour survivre a cette jungle sociétale actuelle.

Et il n'as pas eu torts: le manque d'empathie, l'individualisme pur, l'argent a tout prix, nous devenus les iks, nous sommes devenus un peuple sans âme. Sans identité. Et une religion n'est pas une identité (sinon les peuples musulmans, Chretiens, judaique, ect, ne se seraient pas massacrés entres eux).
Et cette identité disparait vite: une ou deux générations, ce qui est notre cas.

Donc que faire? Retrouver une identité, hors cette identité dépends d'une chose: d'un mode de vie, de la sécurité de vie aussi, d'une certaine spiritualité mais non viciée (comme le sont trop de religions malheureusement).

Je remet ici l'extrait du livre : Les Iks: suvivre par la cruauté:

"Si nous tenons pour acquis, comme tout nous y incite, que les Iks n’ont pas toujours été tels qu’ils sont aujourd’hui, qu’ils ont un jour possédé les valeurs que nous estimons fondamentales, indispensables à la survie et à l’équilibre mental, dans ce cas, ce que les Iks nous disent, c’est que ces qualités ne sont nullement inhérentes à l’humanité, qu’elles ne font pas nécessairement partie de la nature humaine. Ces valeurs que nous chérissons tant et auxquelles certains se réfèrent pour souligner notre supériorité infinie sur les autres animaux sont peut-être des éléments de base de la société humaine, mais non de ce que nous appelons l’« humanité », et cela signifie que les Iks montrent clairement que la société elle-même n’est pas indispensable à la survie de l’homme, que l’homme n’est pas l’animal social qu’il a toujours cru être, qu’il est parfaitement capable de s’associer avec d’autres pour survivre sans pour autant être « social ». Les Iks ont renoncé avec succès à ces luxes inutiles que sont la famille, la coopération sociale, la foi, l’amour, l’espoir, etc., pour la simple raison que, dans les conditions où ils vivent, ces valeurs que nous tenons pour fondamentales allaient à rencontre de la survie. En montrant que l’homme peut s’en passer, les Iks montrent qu’il peut aussi se passer de la société au sens que nous donnons en général à ce terme, car ils ont remplacé la société humaine par un simple mécanisme de survie qui ne tient pas compte de l’affectivité. Pour l’instant, et pour ce qui les concerne, ce système est imparfait, car s’il assure la survie, c’est à un niveau minimal, et il y a encore compétition entre les individus au sein du système. Avec notre sophistication intellectuelle et notre technologie moderne, nous devrions être capables de perfectionner le système et d’éliminer la compétition, en assurant la survie de tous pendant un nombre donné d’années, en réduisant les exigences d’un système social impliquant des oppositions et des conflits, en abolissant le désir et ce qui s’oppose à son assouvissement, bref, en faisant de
nous des individus dotés d’un seul droit, celui de survivre, de telle manière que l’homme cesse d’être un animal humain pour devenir un simple végétal.
La seule interaction qui existe dans un tel système est l’exploitation mutuelle. Il en est déjà ainsi chez les Iks. 

Leurs rapports sont uniquement fondés sur l’intérêt personnel, et le système veille à ce que ces rapports soient purement temporaires, à ce qu’ils ne se transforment pas en quelque réalité aussi contraire à son bon purement temporaires, à ce qu’ils ne se transforment pas en quelque réalité aussi contraire à son bon fonctionnement que l’affection ou la confiance. En va-t-il tellement différemment dans notre société fondée sur un véritable sens de la solidarité dont les étais s’effondrent,
donnant à penser que peut-être cette société elle-même, telle que nous la connaissons, a cessé d’avoir une utilité et qu’en nous accrochant à un système usé, plus approprié à l’âge néolithique, nous sommes en train de provoquer notre propre destruction ? Nous l’avons rabibochée pour l’adapter à deux mille ans de transformation, mais cette vieille civilisation montre presque partout des signes d’effondrement, qui sont d’autant plus aigus qu’elle est plus « avancée ». C’est seulement dans les sociétés « arriérées » que cette tragique évolution n’est pas encore évidente. La famille, l’économie, le gouvernement, la
religion, les éléments de base de l’activité et du comportement sociaux, en dépit de nos rapetassages, ne
sont plus structurés d’une manière qui les rende compatibles entre eux et avec nous, car ils ne créent plus un sentiment d’unité impliquant une responsabilité mutuelle de tous les membres de notre société. Au mieux, ils permettent à l’individu de survivre en tant qu’individu, sans que ce qui peut subsister de responsabilité mutuelle se traduise par des actes. C’est le monde de l’individu, comme l’est le monde des Iks.

Qu’est devenue la famille occidentale ? Les très vieux et les très jeunes sont séparés, et nous nous en
débarrassons dans des hospices, des écoles ou des colonies de vacances, sinon sur les pentes du Meraniang. Les rapports conjugaux sont matière à plaisanteries, et la responsabilité de la santé, de l’éducation et du bien-être a été confiée à l’État. Nous avons en cela une supériorité technologique sur les Iks, car ils ont eu, eux, à abandonner cette responsabilité aux enfants de trois ans.
abandonner cette responsabilité aux enfants de trois ans ; il est difficile de dire, à cet égard, qui d’eux ou de nous estle plus « avancé ».

L’individualisme, qui est prêché avec un curieux fanatisme et exalté par notre goût toujours croissant des sports de compétition, en entreprises et des
divertissements suicidaires, est, bien entendu, en contradiction avec les idéaux sociaux que nous
continuons à professer, mais nous n’en tenons pas compte, car nous sommes déjà, au fond de nous, des individus asociaux. Cela se reflète dans notre économie de coupe-gorge, où presque toutes les formes d’exploitation d’autrui sont justifiées au nom de l’expansion. Le mal est en chacun de nous. Combien seraient prêts à partager leur richesse avec leur propre famille, a fortiori avec les pauvres ou les défavorisés ?

Car enfin, si nous y étions disposés, pourquoi ne l’avons nous pas fait ?
Les grandes religions, qui sont nées, semble-t-il, de la volonté de fournir des facteurs d’unification aux sociétés toujours croissantes et de plus en plus diversifiées engendrées par la révolution agricole, semblent au bord de la déroute. Elles unissent encore de grandes masses,
mais avec de moins en moins d’efficacité, et toutes sont de plus en plus déchirées par des schismes internes. Le rôle de la religion est de fournir un anesthésique à ceux qui sont incapables d’affronter le
monde tel qu’il est, soit de fournir un soutien à l’État, même lorsqu’elle le fait au mépris de ses propres
principes. L’État lui-même, pour s’affirmer, s’appuie toujours davantage sur la violence intellectuelle et
physique. Il est le moule où s’élabore le nouveau système, et les bavardages creux des chefs d’État et de leurs collaborateurs montrent, comme le reste, que nous sommes bien engagés sur la route ikienne, où l’homme doit non seulement ne pas croire, ne pas aimer, ne pas espérer, mais aussi ne pas penser. 

Le rôle du gouvernement semble être considéré comme consistant simplement à gouverner, à se conformer au système et à imposer le conformisme aux gouvernés. Le mot « démocratie » a encore une certaine vertu soporifique ; il donne aux estomacs bien remplis et non pensants un sentiment de sécurité, mais un bon gouvernement tient les hommes qui pensent et qui ont la volonté de
s’exprimer pour des gêneurs, qu’il faudra détruire si on ne peut les rendre conformistes. Il est à observer
également que les postes de gouvernement importants sont occupés non point par des hommes intelligents, mais par des hommes dotés de capacités politiques certaines (ce qui ne veut pas dire de capacités sociales).

Le triste état de la société dans le monde civilisé d’aujourd’hui, qui contraste tellement avec la société encore « sociale » des « primitifs », est dû dans une large mesure au simple fait que l’évolution sociale n’est pas allée de pair avec l’évolution technologique. Celle-ci a non seulement été incroyablement rapide, mais elle s’est accélérée, nous emportant dans une direction inconnue
mais qui pourrait bien être celle d’un avenir que connaissent déjà les Iks. C’est cet avertissement dément, insensé, aveugle au changement technologique que nous
appelons « progrès », en dépit des désastres qu’il provoque autour de nous, notamment la surpopulation et la pollution, dont chacune pourrait suffire à détruire l’espèce humaine à brève échéance sans même que l’y aident d’autres « progrès » technologiques tels que la
guerre nucléaire. Mais étant déjà devenus des individus asociaux, nous nous disons que cette extermination ne se produira qu’après nous, ce qui est faire montre d’un sens de la famille et de la responsabilité sociale comparable à celui des Iks.

À supposer même que nous puissions empêcher le désastre d’un holocauste nucléaire ou celui de la famine presque universelle à laquelle on peut s’attendre vers le milieu du siècle prochain si la population continue à se multiplier et si l’on ne remédie pas à la pollution, quel sera le prix à payer, sinon celui que les Iks ont déjà payé ?
Eux aussi ont été poussés par le besoin de survivre malgré des conditions apparemment impossibles, et ils l’ont fait au prix de leur humanité. Nous commençons déjà à payer ce prix-là, mais la différence entre eux et nous est que nous avons non seulement encore la
possibilité de choisir (à condition d’en avoir la volonté ou le courage), mais aussi la capacité intellectuelle et technologique d’échapper à leur sort. Beaucoup diront, disent déjà, qu’il est trop tard, entendant par là qu’il est trop tard pour que le changement leur profite. Il est évident qu’un changement aussi radical que celui qui s’impose n’apportera probablement pas de bénéfices matériels à la génération actuelle, mais ceux qui croient à l’avenir et s’en préoccupent devraient se dire que c’est
seulement à cette condition qu’il y aura un avenir. Ce sont naturellement les jeunes que ce défi concerne en premier, et c’est peut-être eux qui tiennent dans leurs mains le destin de la société et de l’humanité. Mais si forte que puisse être aujourd’hui leur exigence de changement, il est difficile de prévoir ce que seront leurs sentiments lorsque, dans quelques années, eux aussi
commenceront à penser à leur sécurité personnelle et à leur vieillesse. Il n’est pas moins difficile de dire combien de temps encore nous aurons la possibilité de choisir, avant d’être irrémédiablement condamnés.

Les Iks nous enseignent que nos valeurs humaines tant vantées ne sont nullement inhérentes à l’humanité, mais qu’elles sont associées à une forme particulière de survie appelée société, et que toutes, y compris cette société elle-même, sont des luxes dont on peut se dispenser. Cela ne rend pas ces valeurs moins admirables ou moins désirables, et si l’homme a une grandeur quelconque, elle réside certainement dans sa capacité de les défendre, de s’y accrocher à tout prix, voire de leur sacrifier une vie déjà pitoyablement courte plutôt que de sacrifier son humanité. Mais cela aussi implique un choix, et les Iks nous enseignent également que l’homme peut perdre la volonté de faire ce choix.
Les Iks ont renoncé à tous les « luxes » au nom de la survie individuelle ; ils sont devenus un peuple sans vie, sans passion, sans humanité. Nous nous attachons à des absurdités technologiques et imaginons qu’elles sont les luxes qui font que la vie vaut d’être vécue. Ce faisant, nous perdons notre capacité de survie sociale et non purement individuelle, notre capacité de haïr aussi bien
que d’aimer. Nous perdons peut-être notre dernière chance de goûter la vie avec toute la passion qui est l’expression de notre nature d’homme et l’expression même de notre être."

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